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La durée de consultation & prescription de psychotropes ?

Kandel O, Ripault, Jourdain M, Bouche G

La durée de consultation intervient-elle dans la prescription de psychotropes ? Étude transversale en médecine générale sur 2896 actes

Revue du Praticien Médecine Générale. Supplément, Vol 58. 30 juin 2008 - 19/24p.


SUMMARY
Does the duration of medical consultations have an impact on the prescription of psychotropic
drugs? Cross-sectional study carried out in general practice on 2,896 procedures
The French are the biggest consumers of psychoactive drugs in Europe. French general practitioners were accused of being partly responsible: it was
stressed that psychoactive drugs would be a means to cut down the consultation time considering that the duration of a consultation for French GPs
is the longest in Europe. Could there be a link between the duration of the consultation, the diagnosis of mental disorder and the prescription of
psychoactive drugs? A prospective study was made among 44 GPs who noted down three days of consultation in 2007. The 23 variables concerned
the practitioners, the patients and the medical acts. The collecting was made on paper, the seizure with ETHNOS and the analysis mono and varied
with STATA. The sample was made of 2896 acts. A mental disorder was present in 5% of the reasons for consultation and in 17% of the
practitioners’diagnosis. For 38% of the cases including a psychic diagnosis, the problem arose during the consultation. 10% of psychological diagnosis
was found in the consultations that lasted less than 15 minutes and 48% was found in the consultations that lasted more than 20 minutes. The
prescription of psychoactive drugs was significantly associated with the duration of the consultation. Compared with consultations which lasted less
than 10 minutes, an odd-ratio of 2.91 was found for a consultation lasting 20 minutes or more. The general practitioners participating in this study
diagnose more breakdowns than their European colleagues whose consultations are of shorter duration. The prescription of psychoactive drugs is not
higher for shorter medical consultations. Therefore the prescription of psychoactive drugs was not a means to cut the consultation short. The study
was not dealing with the prescription being relevant; the door remains open for further research.
Rev Prat 2008 ; 58 (suppl.12) : S19-S24

RÉSUMÉ
La durée de consultation intervient-elle sur la prescription de psychotropes? Étude transversale
en médecine générale sur 2896 actes
Les Français sont les plus gros consommateurs de psychotropes en Europe. Les médecins généralistes français ont été incriminés, soulignant que les
psychotropes seraient un moyen d’abréger la consultation. Or, la durée de consultation des généralistes français est une des plus longues d’Europe. Ne
pourrait-il pas y avoir une corrélation entre la durée de consultation, le recueil de troubles psychiques et la prescription de psychotropes? Il s’agit
d’une étude descriptive de l’activité de 44 généralistes qui ont relevé 3 jours d’activité en 2007. Les 23 variables concernaient médecins, patients et
actes. Le recueil s’est opéré sur papier, la saisie sous ETHNOS et l’analyse uni- puis multivariée sous STATA. L’échantillon comprenait 2896 actes. Un
trouble psychique était présent dans 5% des motifs de consultation et 17% des diagnostics des médecins. Dans 38% des actes comportant un
diagnostic psychique, ce problème a émergé au fil de la consultation; 10% des diagnostics psychologiques sont faits lors d’actes inférieurs à
15 minutes et 48% dans les actes supérieurs à 20 minutes. La prescription de psychotropes était significativement associée à la durée de la
consultation. En référence à des consultations de moins de 10 minutes, on retrouvait un odds ratio de 2,91 pour les durées de consultations de
20 minutes et plus. Les médecins de cette étude diagnostiquent plus de dépressions que leurs confrères des pays européens à consultation plus
courte. La prescription de psychotropes n’est pas plus élevée dans les actes courts. La prescription de psychotropes ne représentait donc pas un
moyen d’abréger la consultation. L’étude ne portait pas sur la pertinence de la prescription; la piste est ouverte pour des travaux complémentaires.

Mots clés
Psychotrope - Durée de consultation - Motif de consultation - Hypnotique - Anxiolytique - Antidépresseur - La psychiatrie en médecine générale