Accueil >
Actualites > Editorial > Grèves : à toute chose malheur est bon !
Le mouvement de grève des urgences se propage à l'ensemble des internes dans les hôpitaux. On imagine le casse-tête que cela doit représenter pour le fonctionnement quotidien et la peur de ne pas répondre correctement aux demandes de soins.
Le CHU de mon coin vient de nous faire savoir, par le biais du Conseil de l'ordre départemental, que le dispositif ci-dessous allait être mis en place.
Nous avons été informés du mouvement de grève initié par les internes hospitaliers... pour une durée illimitée. Ce mouvement engendre une réorganisation ... des urgences et du SAMU…
1) L’ensemble des admissions par les services de spécialité seront réalisées directement dans les services concernés, sans passage par les urgences.
2) Les admissions aux urgences pour des soins non-programmés non urgents seront au maximum reportés, et réorganisés vers les médecins de proximité.
3) Le médecin d’accueil des urgences informera au mieux les patients de la situation avec parfois des propositions de réorientations selon les problématiques déclarées…
4) La régulation médicale de l’aide médicale urgente et de la permanence de soins sera vigilante pour ne faire admettre aux urgences générales que les patients le nécessitant vraiment,
5) La prise en charge des urgences vitales, l’activité du SAMU et des SMUR du département sera très logiquement conservée.
Quel bonheur ! On se croirait revenu au bon temps (un peu ancien certes) du fonctionnement harmonieux entre la ville et l'hôpital. Je me suis donc fendu d'un message.
Monsieur le président, cher confrère,
J'ai bien reçu votre message quant à l'organisation des "urgences" lors de la grève.
Sachez que celle-ci me convient parfaitement.
Ce serait amusant, si ce n'était pas consternant, de souligner que cette manière d'opérer devrait être précisément celle qui devrait être la règle et non l'exception.
Oserais-je une suggestion ? Celle que le président du conseil départemental réponde au CHU qu'il prend note de cette organisation et propose même qu'elle soit pérennisée dans l’intérêt de la qualité des soins délivrés aux patients et d'une bonne organisation des soins.
Bien confraternellement.
Quand je pense aux nombres de réunions à propos des urgences, sans que la moindre n'ait débouchée sur une amorce de rationalisation de l'organisation des soins, la preuve est faite que lorsqu'on veut on peut. A toute chose malheur est donc bon !
A moins qu'on leur demande de nous envoyer l'avis de fin de grève expliquant que nous pouvons de nouveau revenir à la désorganisation totale des soins :-)
Olivier KANDEL
Membre titulaire de la SFMG
Ces propos n'engagent que l'auteur
16 Dec. 2019 / Editorial
Grèves : à toute chose malheur est bon !
Olivier KANDEL
Le mouvement de grève des urgences se propage à l'ensemble des internes dans les hôpitaux. On imagine le casse-tête que cela doit représenter pour le fonctionnement quotidien et la peur de ne pas répondre correctement aux demandes de soins.Le CHU de mon coin vient de nous faire savoir, par le biais du Conseil de l'ordre départemental, que le dispositif ci-dessous allait être mis en place.
Nous avons été informés du mouvement de grève initié par les internes hospitaliers... pour une durée illimitée. Ce mouvement engendre une réorganisation ... des urgences et du SAMU…
1) L’ensemble des admissions par les services de spécialité seront réalisées directement dans les services concernés, sans passage par les urgences.
2) Les admissions aux urgences pour des soins non-programmés non urgents seront au maximum reportés, et réorganisés vers les médecins de proximité.
3) Le médecin d’accueil des urgences informera au mieux les patients de la situation avec parfois des propositions de réorientations selon les problématiques déclarées…
4) La régulation médicale de l’aide médicale urgente et de la permanence de soins sera vigilante pour ne faire admettre aux urgences générales que les patients le nécessitant vraiment,
5) La prise en charge des urgences vitales, l’activité du SAMU et des SMUR du département sera très logiquement conservée.
Quel bonheur ! On se croirait revenu au bon temps (un peu ancien certes) du fonctionnement harmonieux entre la ville et l'hôpital. Je me suis donc fendu d'un message.
Monsieur le président, cher confrère,
J'ai bien reçu votre message quant à l'organisation des "urgences" lors de la grève.
Sachez que celle-ci me convient parfaitement.
Ce serait amusant, si ce n'était pas consternant, de souligner que cette manière d'opérer devrait être précisément celle qui devrait être la règle et non l'exception.
Oserais-je une suggestion ? Celle que le président du conseil départemental réponde au CHU qu'il prend note de cette organisation et propose même qu'elle soit pérennisée dans l’intérêt de la qualité des soins délivrés aux patients et d'une bonne organisation des soins.
Bien confraternellement.
Quand je pense aux nombres de réunions à propos des urgences, sans que la moindre n'ait débouchée sur une amorce de rationalisation de l'organisation des soins, la preuve est faite que lorsqu'on veut on peut. A toute chose malheur est donc bon !
A moins qu'on leur demande de nous envoyer l'avis de fin de grève expliquant que nous pouvons de nouveau revenir à la désorganisation totale des soins :-)
Olivier KANDEL
Membre titulaire de la SFMG
Ces propos n'engagent que l'auteur
