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Quel est le vécu du patient souffrant de douleurs chroniques?

Céline de Martin du Tyrac de Marcellus

Thèse soutenue publiquement
le 29 septembre 2021
à la faculté de médecine Paris-Saclay
par Céline de Martin du Tyrac de Marcellus
sous la direction de Pascame ARNOULD membre titulaire de la SFMG.


Résumé

Longtemps, les douleurs (aiguës comme chroniques) s’expliquaient, dans le modèle biomédical, par un lien direct entre une lésion organique identifiable et les symptômes du patient. La compréhension du modèle biopsychosocial a permis de mieux caractériser les douleurs chroniques. Les patients souffrant de douleurs chroniques décrivent une baisse significative de leur qualité de vie. La présence d’un ensemble de cognitions et d’affects que nous pourrions traduire comme un sentiment de «non-reconnaissance» a été évoquée dans plusieurs études.
Quel est le vécu des personnes souffrant de douleurs chroniques ? De quelle manière les patients racontent-ils leur histoire ?

Pour comprendre la complexité du vécu de ces patients, nous nous sommes basées sur leur récit. Nous avons fait une étude qualitative par théorisation ancrée en réalisant des entretiens individuels semi-directifs compréhensifs auprès de 20 patients présentant des douleurs chroniques en échec thérapeutique.

Toutes les catégories émergeant de notre étude semblent liées et former un cercle fermé où les différents facteurs s’entretiennent majorant les douleurs et ne facilitant pas leur prise en charge. Comme catégories, nous retrouvons les répercussions qui peuvent, à l’extrême, entrainer un isolement du patient que ce soit par rapport à son entourage mais aussi dans le cadre de son parcours de soin. Les patients ont également souvent raconté des histoires de vie lourdes et des événements de vie parfois traumatisants pouvant être des facteurs de chronicisation. Enfin, un sentiment de « non-reconnaissance » a été largement retrouvé envers le corps médical et envers l’entourage, le tout favorisé par une non-reconnaissance administrative le plus souvent due à une absence de diagnostic. Il met en péril la relation thérapeutique.
Ce sentiment semble être dépendant et favorisé par les autres catégories émergentes et créer un noeud autour de la prise en charge, rendant la situation encore plus inextricable. La description de ces liens permet de redéfinir le rôle du médecin généraliste, et plus largement le rôle de la médecine moderne qui, aujourd’hui très compétente en termes de technique, semble oublier l’importance et les effets de la relation thérapeutique et de l’humanisation du sujet.

Mots clés

Méthode analytique, douleurs chroniques, répercussions, évènements de vie traumatiques, sentiment de non-reconnaissance

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