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16 Juin 2009 / Editorial

Du Capi aux ARS, l’OMG comme outil professionnel indispensable !

A propos de l’Observatoire de Médecine Générale

Editorial

Avec la loi HPST, les futures Agences Régionales de Santé (ARS) se voient attribuer des responsabilités d’évaluation des besoins et d’organisation des offres de santé. Comment décideront-elles sans information suffisante sur le champ des soins primaires, domaine d’expertise de la médecine générale ?

Avec le CAPI de la CNAMTS, Contrat d’Amélioration des Performances Individuelles, chaque médecin se voit proposer d’être en situation de passer sous des toises multiples pour N indicateurs, sans visibilité ni contrôle sur les méthodes et les mesures le concernant. Est-acceptable sans une co-maîtrise du processus pour assurer au médecin des garanties minimum ? Comment définir ces indicateurs, et leurs valeurs cibles, sans analyses pertinentes et structurées fondées sur l’observation des pratiques effectives du groupe professionnel impliqué ?

Les besoins de données cliniques dans des systèmes d’information en médecine générale, comme l'Observatoire de la Médecine Générale (OMG©), sont affirmés comme indispensables pour comprendre et interpréter les informations d’autres bases de données. Celles des remboursements effectués par la CNAMTS notamment. C’était le message central de la conclusion de la journée scientifique de l’Assurance Maladie.

Alors, comment préserver et, mieux encore, développer en régions, un outil comme l’OMG© sans soutiens significatifs et pérennes ?


L’histoire de l’OMG© concerne depuis longtemps déjà d’autres acteurs professionnels et d'autres institutions (IRDES, INSERM, CERMES, HAS, CNAMTS ou AFSSAPS) que la SFMG. Pourtant malgré les échéances proches, et les enjeux de santé pour la population, le niveau de prise conscience des responsables politiques et professionnels de la santé, reste préoccupant. Que penser du silence majoritaire après le courrier de la SFMG, sur ces thèmes, à divers acteurs professionnels du monde libéral et d’institutions nationales et régionales ? Trois structures syndicales nationales, MG-France, le SML et la CSMF-UNOF ont heureusement manifesté leur accord de principe pour des OMG régionaux impliquant les URML.

Pourtant, compte-tenu de son coût de 3000 € par jour ouvrable, uniquement supporté par SFMG, la production durable de données utiles ne pourra être assurée sans l’implication de ceux qui les utilisent. Les partenariats peuvent être diversifiés autour d’objectifs partagés. Produire en confiance de la connaissance pour notre discipline comme pour la santé publique, co-maîtriser des systèmes d’informations pour des évaluations contradictoires, étayer des choix d’allocations budgétaires au plan national et régional, voilà quelques exemples des enjeux en cours.

Cet éditorial est l’application du droit et du devoir d’information vis-à-vis des acteurs concernés par l’organisation de notre système santé et de soins. Un devoir et un rappel à « dispositif en danger », car toute désorganisation des soins primaires interfère avec les autres systèmes, ambulatoires et hospitaliers.

C’est aussi un appel à nos pairs généralistes : soutenez-nous et investissez-vous en tant que membre l’Observatoire de la Médecine Générale. Valorisez, défendez et préservez l’avenir de votre pratique aux plans individuel et collectif. Faites le savoir à vos collègues, vos responsables syndicaux, vos élus régionaux aux URML, vos responsables politiques locaux. Il n’y aura pas de progression de la médecine générale et des généralistes sans l’investissement des généralistes eux-mêmes. Celui de tous ceux à qui vous rappellerez que nous avancerons plus vite et plus loin ensemble ! Il suffit souvent de regarder chez nos proches voisins européens pour constater que de tels systèmes informations en médecine générale sont devenus depuis longtemps des dispositifs indispensables à des financements pérennes…


Jean Luc Gallais
pour le Conseil d’Administration de la SFMG


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